Mon expérience de la liturgie bénédictine comme pédagogie de la foi.
Bonjour !
Aujourd'hui je vous parlerai du caractère pédagogique de la liturgie
bénédictine, cherchant à vous dire en quoi elle enseigne et nous renseigne sur
la foi.
Je découvre
l'abbaye bénédictine Saint-Martin de Ligugé, située à quelques kilomètres au
sud de Poitiers, un peu par hasard, sur la recommandation d'une amie. Je
cherche un lieu de ressourcement spirituel pour bien aborder la rentrée 2012.
Très
vite, je suis touché par la beauté des offices, par la grâce et la douceur des
gestes, quelle magnifique chorégraphie ! Cela parle à mon cœur, cela parle
à mon esprit. Je suis frappé par ces moines prêtres
formant un demi cercle autour de l'autel pour la consécration des espèces.
Ce
n’est pas une beauté froide et distante, car elle émane visiblement du for intérieur des moines. Dans cette interprétation
bénédictine de l’art de célébrer, la coïncidence entre la forme et le fond est
remarquable. La forme dit le fond, le fond est dans la forme. Ces moines sont plus que des témoignages de foi, ils sont
des incarnations singulières de la
foi.
Cette
beauté vivante me donne envie d'entrer en communion fraternelle avec les
moines. Cela fait plus de vingt ans que je côtoie des abbayes et chante les
psaumes mais, pour la première fois, je prends conscience que chanter des
psaumes est un acte de prière collectif. Une prière qui vient de mon cœur,
prolongée par ma voix, mais aussi une prière qui me dépasse, une prière
d'Église, portée par l’assemblée, inspirée du Christ, chantée pour lui, une
prière d'hommage au Père, inspirée de l'Esprit.
Je
peux témoigner de la paix intérieure qui m'habite lorsque ma voix se mêle à
celles des moines et de l’assemblée, lorsque je me mets au diapason de la gestuelle
des moines, lorsque je m'incline à leur rythme, que je marche à leur rythme.
Entendre
la Parole plusieurs fois par jour ressource. Cette Parole, écrite il y a
plusieurs millénaires, nous soutient dans nos tâches quotidiennes. Il y a ce
va-et-vient permanent quand on se met à l’écoute d’un message qui nous dépasse
et nous rappelle notre appartenance à l’Eglise universelle, et la réception du
contenu de ce message qui éclaire ce que nous sommes en train de vivre dans la
journée.
Je
peux dire que je me suis laissé enseigner et transformer par cette liturgie qui
est une belle mise en scène spirituelle et bien plus que cela. Ce qui touche
dans cette liturgie, ce qui appelle à la conversion, c'est la puissance du
témoignage, la qualité d'être des moines. Oui, Il y a
une belle circularité entre cette qualité d'être des moines, qui donnent une
liturgie touchante, et cette liturgie bénédictine qui fait grandir et invite à
vivre et témoigner de la foi.
J'ai
eu envie d'imiter les moines, de leur ressembler tout en restant laïc. Au fil
des retraites, la force du témoignage authentique faisant son œuvre, cette
envie est devenue un engagement : celui de devenir oblat, c'est à dire un
engagement à vivre la Règle de Saint Benoit, et à me nourrir de sa
spiritualité, dans l'ici et maintenant de mon existence de laïc.
Je ne
peux que vous inviter à participer à un office bénédictin pour y goûter cette
forme de beauté spirituelle au caractère pédagogique remarquable !
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